By Joseph Francis Sumegne
La Nouvelle Liberté est l’oeuvre la plus célèbre et emblématique de Douala. Elle est aujourd’hui le symbole de la ville. Produite par Joseph Francis Sumégné en 1996, La Nouvelle Liberté est une majestueuse sculpture de 12 mètres, constituée de fer récupéré, érigée au milieu du Rond-Point Deïdo, l’un des carrefours les plus fréquentés de Douala. Cette oeuvre rend hommage à une pratique contemporaine de la ville: le recyclage, le démontage et le réassemblage d’objets; la la capacité des citoyens à «se débrouiller» dans de nombreuses situations complexes. Bien qu’aujourd’hui La Nouvelle Liberté soit devenue une icône de la ville, elle a été surnommée le «Nju Nau» (mauvais esprit) de Deïdo. Cette désignation négative n’est pas sans lien avec les fortes protestations menées par les populations indigènes contre La Nouvelle Liberté. Même si les premières polémiques concernaient principalement les caractéristiques esthétiques de la sculpture, une violente polémique a été soulevée par les médias sur les origines de l’artiste (qui provient de la région de l’ouest du Cameroun) en prenant le pli d’une lutte ethnique entre la population indigène et non indigène de Douala. La Nouvelle Liberté n’a donc été officiellement inaugurée qu’onze ans plus tard, pendant le SUD2007, et doual’art en a fait don à la municipalité de Douala, qui a financé le socle sur lequel la sculpture repose aujourd’hui. Le rond-point où La Nouvelle Liberté a été installée est considéré comme la porte d’entrée de la ville. C’est un carrefour circulatoire très important, d’où partent plusieurs grands boulevards de la ville vers le centre (à travers le quartier d’Akwa), vers les quartiers populaires de l’Est, les quartiers des classes moyennes du Nord et enfin hors de la ville (par le biais du pont du Wouri et du quartier Bonabéri), à l’Ouest. Après l’installation et le don de La Nouvelle Liberté à la ville de Douala, cette dernière a beaucoup investi sur l’urbanisation du Rond-Point Deïdo, en particulier avec l’éviction des marchés informels autour de la zone, l’installation de lampadaires, l’aménagement des routes, et l’entretien du jardin du rond-point.