Justine Gaga (Justine Ngaga de son vrai nom) est née en 1974 à Douala (Cameroun), où elle vit et travaille. Fille d’un père photographe, son amour des images naît dès sa prime enfance. En 1996, elle décide d’apprendre la sérigraphie, qu’elle abandonne lorsqu’elle croise le chemin du peintre Viking Kamganyang. Elle s’initie alors à la peinture dans l’atelier de ce dernier, accompagnée d’un autre artiste, Joe Kessy. Quelques années plus tard, elle s’installe à Bonendalé-Douala, à ArtBakery, où elle vit toujours. Grâce à l’accompagnement de Goddy Leye, elle délaisse ses premiers matériaux (le sable, la terre, le papier…) pour pratiquer, en plus de la peinture, l’installation, la vidéo et la photographie.
La première présentation publique de son travail se fait en 2002, à l’occasion du Squatt’art, organisé par l’artiste Koko Komégné. En 2006, Justine Gaga est partie prenante de l’aventure Exit tour qu’elle rédige aux côtés d’Alioum Moussa, sur demande de Goddy Leye. Cette itinérance en Afrique lui ouvre les yeux sur la scène artistique du continent.
Les thématiques visitées par Gaga évoluent avec le temps. Elle exprime la paradoxale solitude humaine dans les grandes villes, représentée par une silhouette, une ombre, une forme longiligne. Ses travaux se déclinent en sujets connexes à cette solitude : exil, immigration, chantiers, barrières (psychologiques), déplacement, corruption, népotisme fondamentalisme. Elle révèle une parole transgenre, celle des êtres en détresse qu’elle rencontre : hommes, femmes et foules esseulés. L’exposition Indignation, montrée en 2012 à l’Espace doual’art marque un tournant dans l’expression de sa critique politique. Elle affirme de plus en plus sa dimension politique et traite des questions postcoloniales, postmodernes, modernistes, féministes.
Parmi les activités les plus récentes, elle a été primée à Dak’art 2014, par la ville de Dakar (Sénégal), et son travail a été présenté au Maroc en 2015. Outre son travail artistique, Justine Gaga a animé plusieurs ateliers de formation de jeunes au cours des Ateliers-Vacances à Bonendale, et dans le cadre de masters class destinés à la vidéo.