20 juillet – 10 septembre 2016

L’exposition ART2016 a pour thème « la Place de l’Humain ».
Ce thème qui est celui du Salon Urbain de Douala (SUD), la triennale internationale d’art public de doual’art qui se déroulera dans la ville en février 2017.

ART2016 réunit 10 artistes et une sélection de 19 tableaux qui montrent selon eux les sujets mettant en exergue leurs préoccupations sur cette question de la personne humaine, de la déshumanisation de l’être et de son environnement.

Art2016 présente une majorité de peintures sur toile, mais aussi beaucoup de collages. Les couleurs plutôt vives et lumineuses donnent une fausse impression de gaieté et masquent la gravité des sujets abordés qui portent principalement sur :

L’importance des Droits de l’Homme qui sont définis par des textes (Jean-Jacques Kanté) ou piétinés par des personnes de pouvoir qui traitent l’humain comme un animal (Emati)

Les violences corporelles et celles subies par les aspirants à l’émigration. Jean-David Nkot interpelle, par le timbre oblitéré, la communauté internationale, voire l’humanité, quant à ces crimes physiques et psychologiques dont il nous rend témoin.

L’altération progressive du visage qui est gribouillé et tend à s’effacer, au rythme de ses rêves qui se désagrègent. Cette déshumanisation nous est proposée par Salifou Lindou. L’idée se poursuit dans le travail de Koko Komegne qui surligne combien les plaisirs nocturnes, devenus une fin en soi, anéantissent l’âme et restreignent de plus en plus l’espace moral et mental.

La jeunesse témoin apeuré ou observateur caché d’horreurs que l’artiste Justin Ebanda nous laisse imaginer, ou bien le vol de son droit au jeu (T. William), ou encore l’embrigadement des enfants soldats par La Pegouè’s nous parlent de l’enfance spoliée de ses droits.

Justine Gaga nous montre le manque de sollicitude pour l’autre, par exemple pour la personne handicapée, et la grande solitude l’être, ombre de lui-même, sans forme et sans visage.

Enfin, la précarité urbaine, source de beaucoup de conflits sociaux nous est proposée par Abdias Ngateu qui nous soumet les laissés-pour-compte d’infrastructures abandonnées, et Wankocub’art parle, dans une ville du futur fantasmé, de l’acuité de la propriété foncière.

ART2016 nous ouvre les yeux le sentiment de déchéance de l’humain ressenti par ces artistes. Cette exposition nous interpelle sur certaines questions fondamentales qui concernent la personne humaine et qui, selon cette sélection d’artistes méritent que l’on s’en préoccupe.

L’Espace doual’art est principalement ouvert aux travaux d’artistes visuels sélectionnés par la direction artistique de doual’art ou sur proposition de curateurs indépendants.

En moyenne 7 expositions sont produites chaque année. Y sont présentés les travaux les plus récents, les plus expérimentaux de créateurs contemporains du Cameroun et du reste du monde.