By Lucas Grandin
Non loin de Bonanjo, le Zébu circule en troupeau. Il y a le brouhaha habituel de la ville, mais cela ne le gêne pas et il broute la bonne herbe. Sans doute entend-il… mais quoi, ou plutôt comment ? Cette bête parait bien en décalage sonore avec le reste du panorama… mais rien ne semble gêner un zébu qui broute.
En effet, même si il est né là, visuellement cela me fait drôle de voir un Zébu a à peine 100m de Bonanjo. Une bête visuellement non humanisée (au sens ou nos vaches ressemblent plus à nos besoins qu’à leurs ancêtres) avec ses belles cornes de puissance et sa bosse de réserve. Bref, il m’apparaît sauvage, ou plutôt en décalage : comme si la décalcomanie s’était trompée de support.
Et si le fameux Zébu nous faisait partager son écoute de la ville, au grès de sa vitesse et du désir de son maestro ?
(L’homme à la baguette) ; avec son char et sa machinerie infernale il va nous proposer un mixage de plusieurs sources discographiques à sa vitesse. En effet le char sera chargé de dix tourne-disques qui se mettrons en lecture seulement quand le zébu avancera. Ses disques existent, ou plutôt ont existés, ce sont des enregistrements de bruits urbains, musiques de fond, voix ou sonorités zoologiques, qui servaient à créer une ambiance sonore autour des projections familiales de diapositives ou autre super 8 avant l’avènement du caméscope. Ou bien encore servaient-ils aux radios pour créer une ambiance exotique derrière le conteur. En tout cas ils sont aujourd’hui désuets et vendus au poids.
Le Zébu nous proposera un mix de ses disques mis en boucle (sample-scotch) au grès de sa balade, et nous proposera différentes sonorités qui passerons selon la vitesse d’un ambiance froide mécanique et urbaine à une ambiance plus rythmée violente et colorée .
Le Zébu et sa machinerie non agricole clamera à travers ses porte-voix, tel les vendeurs de cassettes de musiques religieuses à Douala, compositions qui bénéficieront d’effets acoustiques naturels selon la foule et l’architecture.
Le Zébu bucolique, tel un bendskin mélodieux, guidera le public vers et à travers les îlots artistiques urbain du SUD.
Ce projet sera réalisé à doual’art avec un collectif du moment crée pour la réalisation de la pièce, la vidéo \ »Une ballade bucolique\ » préfigurant la création de la pièce est visible sur le site de Lucas Grandin
La première édition du SUD, SUD 2007 s’est déroulée du 9 au 16 décembre 2007, avec un programme intense qui a consisté en une série d’événements durables et éphémères.
Durant le SUD2007, le patrimoine de la ville de Douala s’est enrichi de trois (3) nouvelles œuvres d’art contemporain : L’arbre à palabres de Bonambappe, de l’artiste français Frédéric Keiff, Nje Mo Ye du camerounais Koko Komegne, SUD-Obélisk du marocain Faouzi Laatiris. A l’occasion du festival, La Nouvelle Liberté, du camerounais Joseph Sumegne a été achevée.