Née à Brazzaville en 1965, Bill Kouélany est à la fois plasticienne, dramaturge, illustratrice et vidéaste.
Elle commence à peindre dans les années 80. Très vite sa peinture se radicalise en réponse à la double tension du Congo en guerre et du poète Tchicaya U Tam’si (\ »Je me suis retrouvé dans cette poésie, peut-être parce que Tchicaya est un écorché vif\ »). Elle lacère et déchire ses toiles puis les recoud grossièrement. Car c’est la couture (scarification ? point de suture ?) qu’il importe désormais de montrer, comme s’il s’agissait moins de réparer que de pointer du doigt la plaie en révélant le fantôme sous la peau.
Après une rupture avec la peinture, suite à la guerre au Congo, elle renoue avec la création plastique en 2001 au cours des Ateliers Urbains de doual’art (Cameroun), résidence organisée pour la mise en réseau d’artistes d’Afrique Centrale. Elle est présente en 2002 dans le off de la 5ème Biennale de Dakar avec l’exposition collective Créateurs contemporains d’Afrique Centrale montée par doual’art ; en 2004 dans l’exposition Beautés d’Afrique organisée après une résidence de création au Lieu Unique de Nantes. Elle s’impose en 2007 à la 12ème Documenta de Kassel en présentant une sorte de mémorial du temps présent. En 2008, elle expose à Johannesbourg, Bruxelles et aux Pays-Bas.
Parallèlement elle écrit, et notamment pour le théâtre, prolongement nécessaire à sa peinture (Cafard, cafarde / Songui, songui / Peut-être). Elle réalise également des vidéos et des documentaires (Chair monologue / Résistance / Feu / 27 rue Itoumbi).
Bill Kouélany peint et écrit de la même manière que l’on se scrute, au scalpel, ce que la réalité nous laisse : des cicatrices, des lambeaux d’identité, des messages absurdes et une colère sourde…