By Stephen Hobbs et Marcus Neustetter

Les plasticiens Stephen Hobbs et Marcus Neustetter, qui composent le collectif Trinity Session, ont été proposés par la curatrice Elvira Dyangani et la Tate Modern Gallery soutenue par le Group Trust Bank (GT Bank).
Au cours de leur première résidence à Douala en octobre 2013, les deux artistes ont été totalement séduits par le dynamisme et le talent de Thomas Ebele Ndoka, le fondateur de « Thomas Fashion », le salon de coiffure qui trône à l’entrée du quartier Bessengue-Akwa. Aussi ont-ils décidé de créer un événement multimedia, performances, installations et vidéo, sur le personnage de Thomas et son business de coiffure extrêmement créatif. Avec pour projet, entre autres, de fournir à ce jeune entrepreneur, un instrument de promotion de ses activités, sous forme de Dvd, qui mette en évidence aussi bien la relation qu’il entretient avec son entourage que la beauté éclatante des enfants du quartier.
Au cours de leur second séjour, Stephen et Marcus ont préparé l’évènement avec l’appui de deux médiateurs, Ike et Caroline, et des prises de vues se sont succédé dans plusieurs sites du quartier, selon le choix des modèles et la relation singulière qu’ils entretiennent avec tel ou tel lieu.Invention de coiffures, essayages, répétitions de mise en scène, filages ont été réalisés durant quelques jours et soirées précédant l’évènement. Tout le quartier a ainsi été préparé à accueillir, et à assister à la performance, à être partie prenante du moment festif et féerique imaginé par Trinity Session.
Le 6 décembre, le show a eu lieu, devant un public de plus de deux mille personnes. Les habitants du quartier, les festivaliers et les curieux ont communié dans une fête brillante, colorée et drôle. Les mannequins habillés par Barbara Kouo Issedu et coiffés par Thomas ont défilé, tandis que des vidéos, des diaporamas de photographies et des images de synthèses étaient projetés sur de nombreux écrans. Pendant que Thomas, en maître de cérémonie, présentait les modèles, des sons et musiques enregistrés étaient lancés. La soirée s’est poursuivie par des musiques live et s’est terminée par une véritable « party » improvisée, mêlant acteurs et actrices du show, festivaliers et habitants de Bessengue-Akwa. Une véritable fête de quartier!
Ce projet artistique éphémère a pour originalité d’être à la fois de haute facture, ancré dans le milieu et pensé dans une dimension commerciale.

Didier Schaub