Construite en 1930, cette élégante maison de style art nouveau a d’abord été la résidence de fonction du Chef de circonscription de Douala.
Bâtie sur le site de l’ancien Tribunal des races institué sous le Protectorat allemand après 1884, elle abrite aujourd’hui le Tribunal de Grande Instance.
Jusqu’en 1928, le Tribunal des races, hérité de la Court of Equity anglo-duala de 1856, juge les conflits relatifs au droit coutumier ainsi que les litiges entre autochtones dont les peines et amendes sont plafonnés à six mois de prison et cent marks d’amende. Les chefs qui y siègent sont nommés par le Gouverneur allemand sur proposition du Chef de district, et dépourvus d’autorité politique. En plus de leurs fonctions de conciliateurs ou de juges au Tribunal des races, les chefs indigènes servent comme officiers d’état-civil et d’intermédiaires pour la collecte de l’impôt de capitation. Pour cela, ils achètent cette charge publique au prix minimal d’un boeuf. Le Mandat français reconduira le Tribunal des races en conservant les mêmes dispositions.
Dans les années 30, le Chef de circonscription français est l’équivalent du Chef de district de la période allemande. En tant qu’administrateur, équivalent d’un Préfet actuel, il a la main mise sur les secteurs du logement, de la santé, de la sécurité, de la salubrité, et du sous ordonnancement. Son pouvoir est total et global.