Ce bâtiment a été construit pour abriter quatre appartements de célibataires allemands employés de la Woermann Linie. Comme pour la plupart des premières constructions allemandes en maçonnerie, la bâtisse est implantée sur une hauteur dominant la ville et le fleuve, afin d’en assurer une bonne ventilation La maison principale est reliée au pavillon de service par une galerie. Cette séparation physique entre le corps d’habitation et les communs, cuisines et buanderies à l’usage du personnel indigène, est typique de l’architecture coloniale au Cameroun du début du 20ème siècle.
Si cette firme logeait précédemment ses employés allemands à l’étage de ses comptoirs bâtis le long du littoral de la ville, elle est, en ce début du 20ème siècle, obligée de construire de nouveaux logements pour le personnel expatrié supplémentaire, lié à l’expansion des activités commerciales de la firme hambourgeoise. En effet, cette résidence a été construite au moment où la ville de Douala (alors dénommée Kamerunstadt) n’est plus la capitale politique du pays depuis son transfert à Buéa en 1901, mais en est le centre économique puisque les investissements allemands y sont en plein essor. De fait, la Woermann Linie, dont le siège est à Hambourg, domine à cette époque le marché commercial du pays. Sa présence à Douala remonte à 1868, et s’est consolidée après la signature du traité de protectorat germano-duala de 1884.
Aujourd’hui, cette imposante maison est occupée par différents locataires privés.