By Rois Bell

Ce bâtiment a été construit en 1905 par le roi Auguste Manga Ndumbe, 11ème souverain de la dynastie Bell, qui régna de 1897 à 1908, sous le protectorat allemand. A cette époque, le palais est la plus imposante des constructions de Kamerunstadt (ancien nom de Douala, jusqu’en 1910). Son fils Rudolf Dualla Manga, né en 1972, lui succède sur le trône en 1908, et habite ce palais jusqu’à son arrestation par les autorités allemandes en juillet 1914, qui l’accusent de haute trahison envers l’empire. En effet Rudolf avait pris la tête d’un mouvement d’opposition au projet d’expropriation des populations dualas riveraines du fleuve par l’administration allemande. Condamné à mort, il sera pendu le 8 août 1914 dans la cour du commissariat de police de Bonanjo. Le roi martyr est célébré sur tout le continent comme un des premiers héros de la lutte anti-coloniale et du nationalisme africains.

La Pagode est occupée depuis les années 20 par différentes entreprises locataires. Elle reste un des bâtiments les plus emblématiques de la ville, tant par son histoire que par sa qualité architecturale, qui en fait un des plus intéressants témoin de l’architecture coloniale allemande au Cameroun.

Le projet Douala, ville d’art et d’histoire consiste à baliser trente sites et bâtiments historiques de la ville de Douala, dans la période qui s’étend de la fin du XVIè siècle jusqu’à l’indépendance du Cameroun en 1960.

Le balisage de ces lieux, témoins du passé, s’effectue au moyen de mobilier urbain, les arches de la mémoire, dessinées par la designer Sandrine Dole. La forme utilisée évoque ces arches de palmes qui balisent traditionnellement l’entrée des lieux en fête au Cameroun. Ces arches, désormais faites de métal, sont autant de portes temporelles ouvrant vers un passé de résistances aux violences coloniales.

Les textes, inscrits sur des plaques de plexiglas et rédigés par les historiens Valère Epée, Lionel Manga et Blaise Ndjehoya, expliquent en français et en anglais (les deux langues officielles du Cameroun) l’histoire de ces sites et de la ville de Douala.

Actuellement Les arches du programme \ »Douala, Ville d’Art et d’Histoire\ » sont posées dans dix-huit sites de la ville :

Douze arches, implantées au quartier Bonanjo, retracent la mise en place des institutions judiciaires, pénitentiaires, commerciales et sanitaires, par les administrations coloniales successives(britannique, allemande et française), ainsi que le lignage des rois Bell.
Six arches, implantées au quartier Akwa, présentent l’introduction de la chrétienté au Cameroun, les bases de la construction urbaine de la ville de Douala et le premier hôpital public dédié aux indigènes.

Douze dernières arches restent à poser dans la ville.

Un projet soutenu par EED Bonn, et l’ambassade d’Allemagne à Yaoundé.