Cette bâtisse a abrité au début du XXè siècle le Commissariat de Police de l’administration allemande.En 1914, il est le théâtre de la condamnation à mort et de la pendaison du roi Rudolf Douala Manga Bell et de son secrétaire Adolf Ngosso Din.
Les raisons de la condamnation ? Les deux condamnés se sont opposés au décret de juin 1910, émis par le gouverneur Ebermaïer, qui proclame l’expropriation et le déguerpissement des natifs de Joss, Bonapriso, Akwa, et Deido. En effet, en contradiction avec la clause de souveraineté foncière des doualas inscrite dans le traité du 12 juillet 1884 signé entre les Rois Doualas et les représentants de l’Allemagne impériale, les Allemands décident de s’approprier les terres situées en bordure de fleuve et de séparer les habitats européens des indigènes par une Freie Zone, bande de terre vierge large d’un km. Les zones prévues de recasement, Neu Bell, Neu Akwa, Neu Deïdo sont alors créées. De 1912 à 1914, Rudolf et son secrétaire, mandatés par l’assemblée traditionnelle du Ngondo, organisent une mobilisation au Cameroun et en Allemagne pour défendre leurs intérêts devant le Parlement allemand, le Reichstag.
En décembre 1913, les premières expropriations démarrent cependant.En mai 1914, à la faveur d’un faux document émanant soi-disant du roi Bell et adressé au sultan Njoya, où il est question d’alliance avec l’Angleterre victorienne, les deux contestataires sont arrêtés pour trahison, incarcérés dans le commissariat de police, condamnés puis pendus le 8 août 1914 à l’arbre dont il reste cette souche.
En septembre 1914, les troupes alliées des généraux anglais et français entreront, avec l’aide des piroguiers doualas, dans le chenal obstrué par des vaisseaux coulés.
Ce bâtiment abrite actuellement les services administratifs de la Marine Marchande.