By Trinity Session
Dans la vallée Bessengué, la Passerelle d’Alioum Moussa et la Borne-Fontaine de Danièle Diwouta Kotto ont permis de renforcer les pratiques sociales, économiques et religieuses de la région. Elles servirent de point de départ pour choisir un site approprié pour une intervention temporaire en vue de la triennale SUD2013. Le tissu urbain qui forme la «Vallée Bessengué», avec ses petits commerces et ses espaces sociaux, semble être un pôle de concentration d’activité humaine. De plus, la présence dynamique de «Thomas Fashion» sur les lieux offrait un site emblématique d’une production sociale et créative. Thomas, le coiffeur, est originaire de Douala et, à la fois comme personne et comme styliste, est une figure centrale pour la continuité de la vie sociale de la région, puisqu’il prodigue une intense énergie créative, à l’intérieur comme à l’extérieur de son salon de coiffure.
Un lieu situé entre un pont et une pompe à eau en face du salon de coiffure a été choisi comme site du projet. Cet espace public circulaire s’étend de manière linéaire tout au long de la rivière jusque dans la vallée. Il «spatialise» le lieu dans le cadre d’un spectacle et d’autres événements variés. Le lien durable de Thomas avec le lieu et la multitude de ses talents créatifs a rendu possible l’idée d’une collaboration et d’une performance.
L’intervention a duré six jours, pendant lesquels un petit groupe de participants (choisis par Thomas pour leurs expériences de vie singulières) a inspiré une gamme variée de vêtements et de coiffures. Il n’y avait aucun mécanisme de contrôle conventionnel pour placer le public en relation avec la performance.Cependant, les gens du quartier se sont déployés sur le site de l’événement et tout autour, empêchant les voitures et les motos d’emprunter le pont et bloquant les voies. Le bruit de la grande route adjacente était éclipsé par la densité d’une nuit humide et d’une communauté pleine d’attentes. Jusqu’à 3,000 images séquentielles avaient été accumulées par participant. L’objectif avait capturé la transformation émotionnelle et psychologique de la personne en train d’être coiffée, et l’évolution de la forme de ses cheveux. La tête servait de paysage de base, et les différentes couches de tressage de fondation aux ‘sculptures’ de Thomas.