3 février – 16 mars 2018
Une fête entre les dieux et les hommes sur les berges du Wouri
Tally Mbok nous ouvre à l’univers sous-marin des divinités de l’eau dans un Espace doual’art transformé en boite de nuit, sorte d’aquarium contemporain.
Il présente des travaux qui nous font plonger dans son monde intérieur et nous immergent dans les énigmes des réalités qu’il a vécues ou sublimées. Avec une écriture singulière où s’entremêlent différents médiums artistiques : la peinture, la vidéo, l’installation, la poésie et la musique.
Tally Mbok, fils de Belan et de Mbok, petit-fils de la lignée Mokong est passionné de musique, dont il pense qu’elle est l’expression artistique la plus accomplie. Son travail s’inscrit dans une recherche scientifique entamée en 2014 à l’Université de Yaoundé I, sur « l’expérience d’un intervalle esthétique entre les arts visuels et la musique » titre provisoire de son mémoire de Master II en arts plastiques.
Il s’installe en 2016 dans la ville de Douala dont il découvre les multiples facettes. Fasciné par la culture Sawa, il tente dès lors de percer les mystères des rituels des peuples de l’eau dont le patrimoine cultuel, réputé secret, est fortement médiatisé. Sa quête spirituelle le conduit dans les profondeurs du miroir céleste ou de l’humus de la terre, là où vivent le Jengu, les Nyatti et autres divinités. Il est témoin de leurs frayeurs et partage la beauté de leurs laideurs. Il goutte à la majesté de leurs pouvoirs. Il contemple avec plaisir les mouvements de leurs corps cadencés. Il écoute les incantations mélodieuses des fils côtiers. Il ressent leur nostalgie de n’exister qu’une fois l’an, au moment de la communion de la messe de l’eau.
La rythmique de ces moments se « mixte » avec les sons et musiques dans lesquels il baigne en permanence quand il créé, que ce soient l’Esewe ou leNgosso des Sawas, ou bienle rock occidental ou encore le hip hop.
Dans Jengu Night Club, Tally Mbok restitue en trois séries les mondes anciens et les vibrations qui l’habitent. Il impose le DJ comme chef d’orchestre de la performance qui ouvre officiellement l’exposition. Il invente des formes, des ambiances et des personnages dans :
Le panthéon, portraits de divinités qui apparaissent sous formes humaines ou masquées.
Rituel, une interprétation de différents rituels du Ngondo.
Les duala, histoires de la vie quotidienne des Sawa.
Il s’autorise par ailleurs un dialogue avec des mouvements de l’histoire de l’art occidentale, et des clins d’œil à des monuments présents dans la ville.
L’installation de tissus et de lumières fluorescentes nous fait naviguer entre l’autre côté du miroir et le monde d’ici.
Jengu Night Club estune mise en bouche des futurs voyages dont il nous réserve la surprise, en d’autres cultures et mondes multidimensionnels, réels et fantasmagoriques, où coexistent humains, devins et divins … .