18 mai – 21 juin 2013
La peinture de Boris Nzebo est éminemment reconnaissable. Son esthétique singulière, qui n’est pas sans rappeler celles de la « nouvelle figuration », du « pop art », et de certaines bandes dessinées, avec ses aplats de couleurs très vives délibérément décalées par rapport à la réalité, et avec ses contours qui cernent le dessin, est à la fois personnelle et universelle, lisible pour le plus grand nombre.
La palette de couleurs, acidulées, quelquefois kitsch, évoque les peintures des murs, des meubles, des façades aussi, qu’affectionnent les habitants des quartiers des villes du Cameroun. Une palette vraiment populaire.
Le dessin, qui emprunte beaucoup à l’esthétique des enseignes publicitaires des artisans coiffeurs, mêle des portraits, aux coiffures souvent très élaborées, à l’architecture informelle des quartiers, avec ses maisons « en carabotte », ses voiries sinueuses, et aux scènes de la vie quotidienne du « kwatt ».
Ses collages, qui illustrent, par les photographies en noir et blanc, la grisaille de la précarité, et par les rehauts, la couleur et l’énergie de la vie, sont des véritables reportages sur la réalité des quartiers de Douala.
Peintures et collages sont des représentations de la vitalité débrouillarde et de la beauté de cette jeune population du Cameroun, en opposition à l’ostentation, la veulerie et la laideur de ceux qui, par leur égoïsme, maintiennent ce peuple dans la précarité de l’informel.
Boris Nzebo est, certes, séducteur, mais aussi réveilleur de conscience. C’est un artiste. Un, bien qu’encore très jeune, grand artiste !
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L’Espace doual’art est principalement ouvert aux travaux d’artistes visuels sélectionnés par la direction artistique de doual’art ou sur proposition de curateurs indépendants.
En moyenne 7 expositions sont produites chaque année. Y sont présentés les travaux les plus récents, les plus expérimentaux de créateurs contemporains du Cameroun et du reste du monde.