22 septembre – 27 octobre 2006
Etablissement humain ? Établissement inhumain ? Établissement subhumain ? Au voisinage nord de la latitude zéro, la Ville est un accident (quasiment) permanent. La Ville n’est pas lisse, la Ville est rugueuse. La Ville est contondante. L’aménité n’a pas d’emblée pignon sur rue : elle rase les murs, elle se fait toute petite, en quête d’un havre, d’interstices. Une quête qui n’est guère de tout repos.Ce n’est pas le moindre paradoxe du propos plastique de Salifou Lindou : l’urbain est rare en Ville de ce côté du monde et de l’Histoire. Ville cherche urbanité entre mangrove et macadam. Désespérément ? Il y a quelque chose de cela certaines nuits de pleine lune qui invitent pourtant à la rêverie et à la dérive aléatoire. Dans des rues obscures, peu sûres, où rôdent des regards durs… Le Poète n’en mène pas large…
Grisaille et opacité « around the clock » : ainsi irait la Ville. Par où aller ? Par où passer ? Comment y échapper ? Cul-de-sac ? Les lignes blanches discontinues esquissent un embryon de piste, de rupture, dans cet univers isotrope, monochrome, sans variété. Sauf-conduit virtuel dans ce polygone du chaos. Innommable. Les sutures évoquent un accident catastrophique et le rafistolage consécutif entrepris à l’emporte-pièce. Cicatrices en relief. Unité perdue. Introuvable. Infigurable. Ces ballades plurielles de tôle scarifiée et de caoutchouc fredonnent la mélodie grinçante d’une certaine apocalypse urbaine.
Lionel Manga, Septembre 2006
L’Espace doual’art est principalement ouvert aux travaux d’artistes visuels sélectionnés par la direction artistique de doual’art ou sur proposition de curateurs indépendants.
En moyenne 7 expositions sont produites chaque année. Y sont présentés les travaux les plus récents, les plus expérimentaux de créateurs contemporains du Cameroun et du reste du monde.