27 janvier – 4 mars 2006
Exposition à l’espace doual’art du 27 janvier au 4 mars 2006
Cinq artistes ont été invités à faire des propositions sur « La guerre contre la pauvreté », en réaction à la priorité donnée à la « guerre contre le terrorisme » lors de la 60ème assemblée générale des Nations Unies, en 2005.
Achillekà présente une installation vidéo, « le tunnel », qui montre la marche irréversible vers ce lent processus inéluctable du pourrissement auquel nous assistons impuissants. Pourrissement d ?une vie de pauvreté ? Evocation des pourritures que constituent certains comportements tels que la corruption ou le népotisme ?
L’installation « subsahariens » de Aser Kash, qui rappelle certaines images de Ceuta et Mellila, interpelle vivement sur ces jeunes subsahariens qui fuient leur horizon local de misère et de pauvreté. Chaque pays d’Afrique dont les enfants prennent ce cap y laisse quelques lambeaux…
Le violent désespoir exprimé par le récit de Béatrice Seck, seule femme du groupe, est parfaitement résumé dans son titre, « Afrique, tombeau de mes rêves ». En territoire de pauvreté l’argent, et précisément l’argent facile, achète tout, et notamment le corps des femmes nécessiteuses, jusqu’à en faire des parias, mourantes solitaires et extrêmement lucides de ce fléau qu’est le sida.
Pour Joseph-Francis Sumégné, « l’espace virtuel du combat » est une parabole construite sur les facilités ou non d ?accès à l’eau. Cette installation invite à se questionner sur le champ antinomique générosité/égoïsme et rappelle que la responsabilité est aussi individuelle dans cette guerre contre la pauvreté.
Hervé Yamguen, nous invite à un voyage poétique où se mélangent deux univers : celui de ceux qui se noient et cherchent cependant à garder la tête hors de l’eau, et celui de ceux dont l’horizon est forclos. Cris, imprécations des sans voix. Dénonciation ou ex-voto ? à nous de faire notre choix, en notre âme et conscience.
Didier Schaub
L’Espace doual’art est principalement ouvert aux travaux d’artistes visuels sélectionnés par la direction artistique de doual’art ou sur proposition de curateurs indépendants.
En moyenne 7 expositions sont produites chaque année. Y sont présentés les travaux les plus récents, les plus expérimentaux de créateurs contemporains du Cameroun et du reste du monde.