29 mars – 30 avril 2005
Exposition à l’espace doual’art du 29 mars au 30 avril 2005.
Le portrait est un genre artistique très ancien, dont les historiens d’art signalent l’apparition dès l’Ancien Empire de l’Egypte antique, c’est-à-dire au IIIe millénaire avant Jésus-Christ.
Depuis cette lointaine période jusqu’à nos jours, le portrait a évolué, en fonction des époques, des styles et des techniques, oscillant entre la représentation fidèle et la déformation ressemblante ou pas, du sujet.
Le sujet, souvent commanditaire du portrait, prêtait à celui-ci, au-delà d’être un signe de pouvoir et de richesse, une fonction quasi magique d’instrument permettant de dépasser la mort et l’oubli, voire d’être l’objet garant tangible d’une autre vie possible.
Dans la tradition des peuples de l’Ouest camerounais, il est de coutume, au cours des funérailles (anniversaires de la date de décès), d’évoquer le disparu par des objets (vêtements, accessoires, outils, armes ou tout autre objet personnel) lui ayant appartenu.
Dans la réalité contemporaine de la République du Cameroun, l’état-civil, avec ses principes de codification alpha numérique, (aujourd’hui en cours d’informatisation et de numérisation), attribue à tout un chacun un numéro d’identification, en recueille les empreintes digitales, le photographie, et l’encarte enfin…
Hervé Youmbi, dans cette première série de quatre portraits d’artistes qu’il propose dans « N°1234 », utilise ces différents éléments d’identification issus de la tradition et de la modernité, et les mixe tout en documentant le cadre de vie de chacun de ses sujets. L’identité, ou tout au moins une partie de l’identité du sujet, se révèle. Une représentation prend forme. Un portrait apparaît.
Mais, en filigrane de ces portraits d’Aliaa El Gready d’Alexandrie, de Bill Kouélany de Brazzaville, de Goddy Leye de Douala, et de William Kentridge de Johannesburg, qui deviennent autant de facettes d’un miroir difracté, apparaît surtout le portrait vo(i)lé d’Hervé Youmbi lui-même, artiste plasticien en quête d’identité(s)…
L’Espace doual’art est principalement ouvert aux travaux d’artistes visuels sélectionnés par la direction artistique de doual’art ou sur proposition de curateurs indépendants.
En moyenne 7 expositions sont produites chaque année. Y sont présentés les travaux les plus récents, les plus expérimentaux de créateurs contemporains du Cameroun et du reste du monde.